Voyage sportif en Asie du Sud-Est : l’incroyable défi solo de Marie, enseignante passionnée de sport
Avec humilité et détermination, Marie transforme son voyage sportif en Asie en une aventure de dépassement et de rencontres authentiques.
• Par Thierry Blanchet

Depuis la mi-septembre, Marie Decorte parcourt l’Asie du Sud-Est, sac sur le dos et baskets aux pieds. Professeure des écoles et passionnée de sport, elle s’est offert une parenthèse de trois mois pour mêler dépassement de soi, exploration et liberté. De l’Indonésie au Cambodge, avant de poursuivre bientôt vers le Laos et le Vietnam, elle vit une expérience à la fois sportive et profondément humaine.
À travers crossfit, treks et rencontres locales, cette voyageuse originaire de Loire-Atlantique redéfinit la notion de performance et prouve qu’on peut allier voyage sportif, découverte et indépendance féminine.
Trois mois d’itinérance rythmés par les défis physiques et les découvertes culturelles. Des rues animées de Bali aux sentiers du Cambodge qu’elle explore aujourd’hui, Marie tisse un parcours où l’effort devient moteur de la rencontre et où chaque pas la rapproche un peu plus d’elle-même. Cette dynamique d’exploration et de dépassement de soi ouvre naturellement la voie à la première étape de son récit : le déclic qui l’a poussée à partir seule à l’aventure.
Le déclic du départ
Le 17 septembre dernier, Marie, professeure des écoles, a quitté Paris pour un voyage solo de trois mois en Asie du Sud-Est. Alors que la chaleur moite du Cambodge l’enveloppe, elle nous raconte ses premiers pas d’aventurière avec un mélange d’enthousiasme et de lucidité.
(C1) « Il y a trois ans, mon grand frère m’a fait découvrir le Portugal en van pendant trois semaines. De ce jour est né mon goût du voyage, d’envie d’aventure, de défis personnels. […] Partir seule à l’aventure était alors un véritable défi pour moi. »
Cette décision de quitter Paris pour l’inconnu n’est pas un simple break, mais un véritable changement de rythme de vie, un pari sur soi-même. Elle savait qu’en se lançant, elle devrait apprivoiser la solitude, s’adapter à l’imprévu et se réinventer au quotidien.

Du tableau noir aux sentiers d’Asie
Derrière son sourire tranquille se cache une enseignante passionnée. Marie a mis entre parenthèses sa classe de Corsept pour s’élancer dans cette aventure.
(C2) « J’ai quitté mon école que j’aimais beaucoup […] Je savais que je devais vivre cette aventure. »
Comme beaucoup d’enseignants voyageurs, elle cherche à redonner du sens à la transmission, à puiser dans ses découvertes pour nourrir sa pédagogie. Elle observe, compare, note. En Indonésie puis au Cambodge, elle visite des écoles, échange avec les professeurs et mesure combien l’éducation peut être différente, parfois plus simple mais toujours profondément humaine. Le Laos fera partie de la suite de son parcours.
Une boucle d’Asie choisie avec le cœur
Initialement tentée par l’Amérique latine, Marie a finalement opté pour l’Asie du Sud-Est, séduite par sa sécurité et sa douceur de vivre.
(C3) « On m’a dit que c’était plus sûr pour une femme seule. […] Tout est simple en Asie du Sud-Est, il y a toujours des solutions, aucune prise de tête. »
Ses amis voyageurs l’ont encouragée dans ce choix, conforté par son précédent séjour aux Philippines, où la gentillesse et la sérénité des habitants l’avaient profondément marquée. Son itinéraire l’a menée de l’Indonésie au Cambodge, et elle prévoit ensuite de poursuivre vers le Laos puis le Vietnam, avec l’esprit d’une exploratrice à la recherche d’authenticité plutôt que de performance. Dans chaque pays, elle s’attarde, apprend quelques mots de la langue, s’imprègne des coutumes locales et s’émerveille de la bienveillance des habitants.

Sport et adaptation : le mouvement comme moteur
Sur la route, Marie ne conçoit pas une journée sans activité physique.
(C4) « Il était indispensable pour moi de poursuivre le sport en voyage. »
Le sport devient ici un langage universel, un moyen de se connecter aux autres et au monde. Dans la moiteur tropicale, chaque foulée devient une victoire. Entre randonnées, crossfit et trails au lever du soleil, elle adapte son entraînement aux contraintes locales : chaleur, dénivelé, imprévu. Ses séances deviennent des moments d’introspection autant que de dépassement.

Des expériences physiques inoubliables
Quand elle évoque ses plus grands défis, son regard s’illumine. Elle cite son « top 3 » : le trek du Mont Rinjani à Lombok, l’ascension du Kawah Ijen à Java, et cette course imprévue dans les rizières. Chacun de ces moments témoigne de son mental d’athlète et de sa soif d’aventure.
(C5) « Tu fais un pas en avant, deux pas en arrière […] pour être en haut au lever du soleil pour un spectacle inoubliable. »
Ces ascensions sont de véritables épreuves physiques mais aussi émotionnelles. Le froid, la fatigue, la peur parfois, mais aussi la satisfaction d’aller au bout d’elle-même. Chaque sommet devient une métaphore de sa progression personnelle.
Une journée type sur la route
Aucune journée ne se ressemble. L’aube marque souvent le début de ses entraînements :
(C6) « Quand j’ai envie de courir, je me lève tôt pour éviter la chaleur. »
Ensuite, la journée s’étire entre exploration, scooter, snorkelling et rencontres. Elle savoure un café local, flâne sur les marchés, improvise une séance de crossfit sur la plage. Le soir, fidèle à son rituel, elle contemple les couchers de soleil : un moment suspendu, où la sportive laisse place à la rêveuse. Parfois, elle écrit dans son carnet, note des impressions, des visages, des couleurs, pour ne rien oublier de ce périple sensoriel.
Mental, indépendance et résilience
Bien que Marie ait entrepris son voyage en solo, elle n’a pas toujours été seule sur la route. Dès les premières semaines, elle a croisé la route d’un voyageur bordelais avec qui elle a partagé plus de dix jours de route. Ensemble, ils ont échangé sur leurs expériences, se sont encouragés lors de treks exigeants et ont partagé des moments de complicité simples mais précieux. Cette rencontre lui a rappelé qu’en voyage, la solitude est un choix et qu’on peut toujours tisser des liens forts avec ceux qui partagent la même passion pour la découverte et le dépassement de soi.
Consciente de la sécurité qu’offre l’Asie du Sud-Est, Marie s’autorise à courir seule, même si les chiens errants restent sa principale crainte.
(C7) « En backpack, tu n’es jamais seule. […] Tu rencontres de très belles personnes avec qui tu partages un bout de ton chemin. »
La solitude, loin de l’effrayer, devient pour elle une source d’équilibre et de sérénité. Elle y trouve une liberté intérieure.
(C8) « La motivation, je n’ai pas besoin de la trouver, elle m’est naturelle, j’ai besoin de faire du sport et de me dépenser, c’est devenu une passion pour moi, autant que le voyage. »
Sur le plan mental, chaque pas dans la montagne devient une leçon de résilience.
(C9) « Il faisait très froid, je ne sentais plus mes doigts […] mais il suffit de se rappeler la chance que j’ai d’être ici. »
Ces mots résonnent comme un mantra : pour elle, le dépassement de soi se conjugue avec gratitude.
(C10) « Je ne me crois pas dans le monde réel, tellement ce que je vis est beau. »
Cette force tranquille qu’elle cultive à travers le sport lui sert autant sur les sentiers qu’au quotidien.

Rencontres et imprévus : quand le sport relie les cultures
Sur les sentiers, dans les salles ou sur les plages, le sport devient un trait d’union entre les cultures.
(C11) « Les échanges en salle sont forts et bienveillants. […] J’ai déjà ma famille sportive en France. »
Les treks, eux, forgent des amitiés durables.
(C12) « Tu crées de réelles amitiés […] même si parfois la barrière de la langue te fait faux bond. »
Ces moments partagés donnent au voyage une dimension profondément humaine. C’est d’ailleurs lors d’un trajet banal que Marie vivra un instant gravé à jamais :
(C13) « Dans le minivan partagé qui avait d’ailleurs oublié de me récupérer […] les moments imprévus restent les meilleurs. »
L’anecdote de la baby release turtle résume bien son état d’esprit : suivre le courant, s’adapter, s’émerveiller. Elle sait désormais que les plus belles expériences ne se planifient pas — elles se vivent, tout simplement.

Enseignement et apprentissage de soi : une pédagogie du voyage
Au fil des kilomètres, Marie apprend autant qu’elle enseigne. Elle observe les écoles locales, découvre d’autres pédagogies et relativise :
(C14) « Les enfants ont peu, mais ils rayonnent. »
Elle rêve désormais d’intégrer ses découvertes dans sa classe, avec des correspondances internationales et des projets solidaires.
(C15) « On n’a besoin de presque rien pour être heureux. »
Ce voyage sportif l’a transformée autant sur le plan professionnel que personnel. Elle a appris à ralentir, à observer, à écouter — autant de qualités qu’elle compte transmettre à ses futurs élèves.
Et après ? Une aventure qui continue
À travers les messages qu’elle envoie depuis l’Asie, Marie évoque déjà la suite.
(C16) « Je rentrerai pour Noël, mais ce n’est qu’une étape. »
Elle prépare un nouveau départ vers l’Amérique latine. Une nouvelle page de son carnet d’aventures, entre sport et humanité. Elle compte d’abord retrouver sa famille et ses amis, partager son récit avec ses élèves et reprendre le crossfit avec ses partenaires d’entraînement. Puis, après les fêtes, elle mettra le cap vers un autre continent, prête à mêler l’espagnol aux souvenirs d’Asie.
La leçon d’une vie : oser partir, oser vivre
À l’issue de l’entretien, ses mots résonnent comme une exhortation :
(C17) « Vivre l’instant présent en se laissant porter par les sourires, les rencontres et les imprévus. PARTEZ, OSEZ ! »
Son parcours rappelle que le voyage sportif est un terrain d’entraînement pour le corps comme pour l’esprit. Dans ses mots, on perçoit l’humilité de celle qui sait que chaque pas, même hésitant, est une victoire sur soi-même.

Conclusion : une aventure inspirante et universelle
Alors que son périple n’est pas encore terminé, Marie prouve déjà que le voyage sportif solo est bien plus qu’une aventure physique : c’est une exploration intérieure. Ce périple, entre dépassement de soi et ouverture au monde, illustre combien le sport peut devenir un langage universel. Chaque pas, chaque rencontre, chaque lever de soleil gravé dans sa mémoire renforce son équilibre et sa confiance.
Son témoignage inspire toutes celles et ceux qui rêvent de franchir le pas : partir seul, c’est oser se découvrir. Dans une époque où tout s’accélère, Marie nous rappelle la valeur du temps, du mouvement et de la simplicité. Son voyage sportif en Asie n’est pas une parenthèse, mais une aventure en cours, guidée par la passion et la gratitude.
Le chemin continue, au rythme de ses pas, entre effort, curiosité et reconnaissance.