Activité physique et sédentarité : le Professeur François Carré alerte sur un enjeu de santé publique

12 avril 2025
Portrait d’un homme souriant en chemise bleue, illustrant l’importance du lien entre activité physique et sédentarité chez les seniors.

Alors que les effets de l’inactivité physique et du temps passé assis se traduisent de plus en plus tôt par des pathologies chroniques, la question de notre rapport au mouvement est devenue centrale. Dans un contexte où les messages de prévention peinent encore à être pleinement appliqués, le lien entre activité physique et sédentarité doit être repensé, valorisé et mieux compris. Pour éclairer ces enjeux, nous avons recueilli les propos du Professeur François Carré, cardiologue, médecin du sport et fervent promoteur de l’activité physique comme levier majeur de santé publique. Aujourd’hui retraité, il nous confie : « Je suis cardiologue et médecin du sport, aujourd’hui retraité. Cela fait plus de 40 ans que je prescris de l’activité physique à mes patients en complément des traitements médicamenteux justifiés. » Professeur émérite à l’Université de Rennes 1, il est reconnu comme l’un des pionniers du mouvement sport-santé en France.

Sablier illustrant les effets de la sédentarité sur la santé cardiaque, avec un fauteuil, une télécommande, une télévision et un cœur brisé.

La sédentarité : une tueuse silencieuse

Selon le Professeur Carré, sédentarité et inactivité physique, bien que distinctes, favorisent indépendamment le développement de plus de 35 maladies chroniques, comme l’ont démontré de nombreuses études scientifiques.

Il rappelle que l’activité physique ne se limite pas au sport : bouger dans sa vie quotidienne, au travail ou pendant ses loisirs est tout aussi essentiel. Cette distinction est fondamentale pour bien comprendre ce qu’implique une démarche active au quotidien.

Il précise que la personne inactive est celle qui ne respecte pas les recommandations de l’OMS : au moins 30 minutes par jour d’activité physique modérée pour un adulte, 60 minutes pour un adolescent, et jusqu’à 3 heures pour les enfants de moins de cinq ans. Durées qui peuvent être fractionnées bien sûr.

Le Professeur Carré ajoute que les recommandations pour maintenir sa santé de manière optimale incluent la réduction de la sédentarité et l’augmentation de l’activité physique. Actuellement, la sédentarité atteint environ 12 heures par jour pour un adulte les jours travaillés, et 10 heures les jours non travaillés. Pour un enfant de 7 ans, elle représente environ 50 % de sa journée, et jusqu’à 75 % pour un adolescent de 14 à 15 ans. Pour compenser 10 heures passées assis, deux heures d’activité physique quotidienne seraient nécessaires.

Il rappelle que la sédentarité est responsable de 40 à 50 000 décès par an en France et que ses effets ne se manifestent qu’après 20 à 25 ans d’exposition. « Notre organisme n’est pas fait pour rester assis. Dès trois heures de position assise, les effets délétères commencent », alerte-t-il. « Faire 30 minutes de sport par jour ne compense pas 10 heures d’inactivité. Il faut bouger tout au long de la journée. »

Homme en train de jouer au tennis à gauche, assis devant la télévision à droite, illustrant le contraste entre activité physique et sédentarité.

Un paradoxe français : sportifs... et sédentaires ?

À la question du paradoxe entre le pourcentage élevé de Français se disant sportifs (70 %) et leur niveau de sédentarité, le Professeur Carré apporte une nuance importante : ces données reposent souvent sur des auto-questionnaires sujets à interprétation. « Est-ce que la personne qui fait huit jours de ski par an est sportive ? », interroge-t-il.

Il précise que le niveau de sédentarité correspond au temps éveillé passé assis ou couché, et que ses dangers sont bien établis, mais encore largement sous-estimés dans la société. « Sitting is the new smoking », rappelle-t-il. En résumé : on peut être sportif et sédentaire.

llustration montrant une paire de chaussures de sport à gauche et une plaquette de médicaments à droite, séparées par un symbole « ≠ », symbolisant la différence entre l’activité physique et le traitement médicamenteux.

L’activité physique : une thérapeutique reconnue, pas un médicament

Le Professeur Carré tient à préciser que l’activité physique, qui inclut le sport, n’est pas un médicament mais une thérapeutique non médicamenteuse. Elle est reconnue comme telle par la Haute Autorité de Santé depuis 2011. Ses effets bénéfiques sont scientifiquement prouvés, tant en prévention primaire — pour éviter l’apparition de maladies — qu’en prévention secondaire et tertiaire, pour limiter leurs complications et réduire leur mortalité. L’activité physique a ainsi démontré son efficacité dans plus de 35 maladies chroniques.

Il précise : « Toutes les pratiques d’activité physique sont bénéfiques lorsqu’on présente une pathologie chronique. L’activité physique la plus efficace est une activité physique adaptée, proposée en fonction des capacités et des limites de chacun. Ces activités doivent associer du cardio et du renforcement musculaire d’une intensité modérée, c’est-à-dire avec un léger essoufflement permettant encore de parler, mais pas de chanter. L’idéal est de réaliser chaque jour au moins 30 minutes d’activité physique modérée. Lorsqu’on est malade, il faut en plus « prendre son traitement » qui est de pratiquer deux ou trois fois par semaine (jamais deux jours de suite) une activité physique adaptée, idéalement encadré. Ce jour-là, il n’est pas obligatoire de rajouter les 30 minutes quotidiennes d’activité. »

Avant de poursuivre, le Professeur Carré établit un lien direct entre les bénéfices physiologiques de l’activité physique et ses conséquences concrètes observées : il souligne une autre réalité inquiétante, à savoir la baisse marquée de la capacité cardio-respiratoire des enfants, meilleur indicateur de santé, observée ces dernières décennies. Celle des adultes aussi a diminuée. Pour inverser la tendance, il invite à une prise de conscience collective sur le danger pour notre santé du manque de mouvement.

Il insiste sur un point souvent mal compris : « Comme je l’ai déjà dit, il ne faut pas assimiler l’activité physique à une pratique sportive. Une activité physique permet d’améliorer le fonctionnement du système cardio-vasculaire, respiratoire et musculo-squelettique. Surtout, il faut comprendre que lorsqu’on fait de l’activité physique, lorsque nos muscles squelettiques se contractent régulièrement, ils vont non seulement brûler des calories — ce que tout le monde sait — mais ils vont surtout libérer des molécules qu’on appelle des myokines. Ces substances diffusent dans l’ensemble de l’organisme et améliorent le fonctionnement de tous nos organes. C’est pour cela que l’on arrive à avoir des effets bénéfiques de l’activité physique sur plus de 35 maladies chroniques. »

Une femme d’âge mûr, en tenue de sport, consulte sa montre connectée pendant une séance de marche. Une icône orange de coureur s’affiche au-dessus de son poignet, symbolisant le suivi numérique de l’activité physique.

L'appui des technologies connectées

Le Professeur Carré mentionne que certaines technologies comme les montres connectées ou les applications de suivi peuvent encourager à bouger davantage, mais précise que cela ne doit pas devenir une obsession des chiffres.

Il ajoute : « Oui, les nouvelles technologies peuvent motiver certaines personnes à pratiquer une activité physique. Il ne faut donc pas les condamner mais elles ne sont pas obligatoires. L’idéal est que l’activité physique rentre dans une routine journalière pour qu’on en ressente tous les bienfaits. »

Elles peuvent aider à structurer et entretenir une pratique régulière.

Parmi les repères populaires liés à l’activité physique, le seuil des « 10 000 pas par jour » revient souvent dans les discours médiatiques et les interfaces des applications connectées. Mais s’agit-il réellement d’une recommandation scientifiquement fondée, ou simplement d’un mythe pratique ? Nous avons posé la question au Professeur Carré.

Il répond : « Ni l’un ni l’autre. Les 10 000 pas par jour n’ont jamais été recommandés officiellement et scientifiquement. D’ailleurs, 10 000 pas par jour ne correspondent pas à 30 minutes de marche par jour, mais plutôt à 1h-1h30. 30 minutes de marche par jour correspondent à peu près à 6 000 à 8 000 pas. Bien sûr, faire 10 000 pas par jour c’est mieux pour ma santé que d’en faire que 6 000 ou 8 000, mais cela n’est pas inscrit dans les recommandations. Si on a besoin d’un aiguillon qui est notre nombre de pas réalisé chaque jour, il ne faut bien sûr pas s’en priver. » »

Illustration d’un tracé électrocardiographique bleu à gauche, avec une silhouette orange d’un coureur à droite. Le texte en haut indique : "Tests d’effort : quand et pour qui ?"

Tests d’effort : quand et pour qui ?

Il insiste : « Le test d’effort n’est pas réservé aux sportifs de haut niveau. »

Le Professeur Carré précise toutefois : « Une épreuve d’effort doit toujours être ciblée par le médecin qui va la prescrire. Normalement, pour l’activité physique adaptée modérée, il n’y a pas besoin d’épreuve d’effort, sauf dans quelques cas bien particuliers que le médecin saura détecter. Contrairement à ce que beaucoup de personnes croient — y compris des médecins — cet examen n’est pas une assurance tous risques. Il ne convient donc pas de le réaliser systématiquement. »

Il insiste également : « Tout symptôme anormal à l’effort comme essoufflement, douleur thoracique, palpitations, malaise, doivent alerter et faire consulter son médecin généraliste. C’est lui qui saura le mieux ce qu’il doit proposer au patient. » Il recommande également les règles de bonnes pratiques du Club des Cardiologues du Sport, disponibles gratuitement sur leur site internet.

 » Concernant la formule « 220 – l’âge » pour estimer la fréquence cardiaque maximale, il précise : « Cette formule n’est pas un dogme. C’est un indicateur, en acceptant une variation de 10 battements en plus ou en moins. Elle est valable surtout pour des sujets peu entraînés qui font un effort sur vélo. »

Il nuance également l’usage de la fréquence cardiaque comme indicateur : « La fréquence cardiaque n’est pas pour moi le meilleur paramètre à utiliser pour surveiller la qualité et l’efficacité d’un entraînement. Elle nécessite l’utilisation de montres connectées dont la fiabilité n’est pas toujours parfaite. Par ailleurs, son usage est plus complexe qu’on ne le pense pour bien cibler l’intensité. Il vaut mieux se baser sur sa sensation d’essoufflement. »

Il propose ainsi quatre niveaux d’effort :

Un repère simple et accessible pour évaluer sa forme consiste à observer combien d’étages on est capable de monter en cinq minutes.

  • Léger : aucun essoufflement, on peut parler et chanter ;

  • Modéré : essoufflement léger, on peut parler mais pas chanter ;

  • Intense : essoufflement important, on ne peut ni chanter ni parler ;

  • Très intense : essoufflement extrême avec envie de s’arrêter rapidement.

Une médecin tend une ordonnance à un patient. Le document indique : « ORDONNANCE – Sport adapté – 2 séances par semaine ». Le patient semble à la fois surpris et interrogatif.

Le sport sur ordonnance : un outil encore sous-exploité

Depuis 2016, le dispositif « sport sur ordonnance » permet aux médecins de prescrire de l’activité physique adaptée. Il souligne également un point souvent ignoré : « Pour moi, le manque de motivation réelle du ministère de la Santé est un handicap majeur. Il faut rappeler que la loi sur la prescription du Sport sur ordonnance en 2016 a été portée par une ministre des Sports, alors que le ministère de la Santé y était même fortement opposé. Depuis, il y a eu une légère évolution, notamment du côté de la CNAM, mais je ne ressens pas encore une volonté réelle de transformation. On avance très lentement vers l’usage de l’activité physique adaptée. »

Il semble qu’environ 30 % de médecins seulement prescrivent régulièrement de l’activité physique adaptée à leurs malades chroniques. Il rappelle que cette non-prescription représente une perte de chance pour les patients, car toutes les sociétés savantes recommandent la prescription d’une activité physique adaptée en cas de maladie chronique stable. « Les médecins doivent se former à cette prescription. Ils doivent surtout être convaincus de ses bienfaits pour convaincre leurs patients. »

Concernant le remboursement, le Professeur Carré précise : « Le remboursement de l’activité physique adaptée ne pourra être qu’un plus à sa prescription. En ce sens, la Haute Autorité de Santé a proposé des critères stricts de prescription, malheureusement ignorés par les autorités chargées des remboursements. »

Il déplore  la méconnaissance du dispositif des maisons sport santé par les professionnels de santé. Il encourage les collectivités et les entreprises à jouer un rôle actif dans la promotion de l’activité physique. Le Professeur Carré y voit une mesure prometteuse mais encore marginale.

Il rappelle que l’activité physique est validée comme une thérapeutique non médicamenteuse et non comme un médicament. « La France n’est pas en avance sur ce point. Elle est même très en retard sur la notion de prévention, dont l’objectif est qu’il y ait moins de malades — seule solution durable pour préserver notre système de santé. Le problème actuel n’est pas le manque de médecins, mais le nombre trop élevé de malades. Nous avons de plus en plus de patients atteints de maladies chroniques, qui tombent malades de plus en plus tôt en raison de leurs choix de mode de vie à risque (tabac, alcool, malbouffe, inactivité physique, sédentarité). Nos médecins ne sont pas suffisamment formés à la prévention. »

Photo en deux parties : à gauche, trois collègues montent un escalier en discutant, à droite, une femme travaille debout devant un bureau assis-debout. L’ensemble montre des alternatives actives à la sédentarité au travail.

Entreprises, collectivités : leur rôle dans la lutte contre la sédentarité

Le Professeur Carré alerte sur le fait que les entreprises doivent prendre conscience que le milieu professionnel, tout comme le milieu éducatif, est un haut lieu de sédentarité. Il souligne que « les employés actuels ne bougent presque plus lors de leurs activités quotidiennes et de loisir. Le seul lieu où ils pourraient le faire est leur milieu professionnel, ce qui n’est pas le cas et ce qui est très pénalisant pour leur productivité et leur rentabilité. Il suffit de voir le nombre d’arrêts de travail qui pourraient être prévenus par la pratique régulière d’une activité physique. »

Il appelle les entreprises à informer et sensibiliser leurs employés aux risques de la sédentarité, à promouvoir des dispositifs comme les pédaliers sous les bureaux, dont les bénéfices sanitaires sont prouvés, à encourager les mobilités actives pour se rendre au travail, et à proposer des activités physiques courtes, comme des réveils musculaires ou des séances lors de la pause méridienne.

Les collectivités, elles aussi, ont un rôle central à jouer : favoriser les mobilités actives dans les communes et les territoires, informer les administrés sur les risques de l’inactivité physique, proposer des structures sportives en nombre suffisant, attractives et à tarifs accessibles.

Illustration d’un homme âgé aux cheveux blancs, en train de marcher avec énergie. Quatre pictogrammes entourent sa silhouette : un cœur, un cerveau, un bras musclé et deux personnes qui se serrent la main, symbolisant les bienfaits cardiovasculaires, cognitifs, musculaires et sociaux de l’activité physique.

L’activité physique et le vieillissement

Le Professeur Carré souligne que l’activité physique ne veut pas dire sport. Elle joue un rôle majeur dans le ralentissement des effets du vieillissement, qu’il qualifie de phénomène physiologique, non de maladie. Il rappelle : « C’est la meilleure action qui permettra de maintenir longtemps une autonomie satisfaisante, donc l’indépendance des sujets âgés. »

Il alerte également sur les limites structurelles du système de santé face à cette problématique : « Dans ce cadre, nous allons atteindre rapidement nos capacités de prise en charge des seniors dans des établissements spécialisés. »

Conseils pour (re)commencer à bouger

Dans le prolongement de cette réflexion sur le vieillissement et la nécessité de préserver son autonomie, le Professeur Carré recommande à toute personne souhaitant reprendre une activité physique ou sportive régulière de d’abord s’auto-observer : « Elle doit vérifier qu’elle ne présente pas de symptômes anormaux à l’effort par rapport aux personnes qui l’entourent. En cas de symptômes comme des douleurs, un essoufflement excessif ou un malaise, il est impératif de consulter son médecin traitant. »

En l’absence de symptômes, il conseille de reprendre progressivement par une activité modérée : « Cela signifie être légèrement essoufflé, tout en étant capable de parler. Il faut se fixer des objectifs raisonnables, comme augmenter progressivement son temps de marche habituel, par tranches de 5 à 10 minutes. »

Il insiste également sur la réduction du temps passé assis : « Il est important de rompre les périodes d’inactivité prolongée toutes les 60 à 90 minutes par 2 à 3 minutes de mouvements debout. Attention à ne pas se fixer des objectifs trop intenses ou trop longs qu’on ne pourra pas tenir sur la durée. »

Interrogé sur la façon d’intégrer du mouvement dans un emploi du temps chargé, le Professeur Carré répond que tout commence par une prise de conscience : « Il faut être convaincu que cela est indispensable à notre santé. Nous avons très peu de chance de rester en bonne santé toute notre vie sans pratiquer régulièrement une activité physique. »

Il insiste sur la simplicité de l’engagement quotidien : « Une fois cela admis, on trouve toujours 3 × 10 minutes ou 6 × 5 minutes par jour d’activité physique. Cela correspond à peu près à 2 % de notre temps journalier éveillé, alors que l’on scrolle actuellement environ 7 % de ce temps ! Est-ce raisonnable de dire qu’on n’a pas le temps de s’occuper de notre santé, alors qu’il suffirait de lui consacrer 2 % de notre journée ? »

Être actif, ce n’est pas faire du sport à haute intensité, mais respecter les recommandations de base : 30 minutes d’activité physique modérée par jour pour les adultes, une heure pour les enfants, trois heures pour les plus petits. Il insiste : « Cela ne veut pas dire faire une heure de sport par jour. »

Il recommande aux débutants de commencer par de petits gestes quotidiens : marcher quelques minutes, utiliser les escaliers, faire des pauses actives. « Faire un peu chaque jour est plus bénéfique que beaucoup une seule fois. »

Autres formes d'activité physique : quelle légitimité ?

Toutes les activités physiques ou sportives réalisées dans des conditions individuelles, sécurisées, sont bénéfiques. Concernant l’e-sport, dont le terme est discutable selon le Professeur Carré, il précise : « Les champions de cette discipline pratiquent au minimum 4 à 5 heures par jour de vrai sport. »

Illustration stylisée d’une femme de profil, orange sur fond clair. Une maison bleue est dessinée sur sa poitrine, contenant un cœur et une plante verte, symbolisant la santé intérieure et l’équilibre.

Messages clés et appel à l’action

Le Professeur Carré rappelle aussi : « Rappelez-vous que notre corps est le seul endroit dans lequel nous sommes obligés de vivre. Cela vaut donc la peine d’en prendre soin. Dans ce cadre, la diminution de la sédentarité et l’augmentation de l’activité physique sont les plus efficaces. »

Pour renforcer son message sur la place centrale de l’activité physique dans le quotidien, le Professeur Carré ajoute : « Ce n’est pas naturel de prendre des médicaments. Ce qui est naturel, c’est de se lever plus pour bouger plus. Nous sommes génétiquement programmés pour cela. Si l’on a besoin de molécules pour se sentir bien, les plus efficaces sont celles que nos muscles libèrent lorsque l’on bouge. Faire de l’activité physique ou du sport peut fatiguer, mais c’est une bonne fatigue, contrairement à la fatigue des maladies, qui résulte de notre sédentarité et de notre inactivité physique. Rester assis ou couché repose uniquement le temps où l’on ne bouge pas, mais dès que l’on se remet en mouvement, la fatigue et les douleurs réapparaissent. Après une journée de travail harassante, une heure de canapé ne repose pas, alors que 10 ou 15 minutes de marche en se détendant, si. »

Le Professeur Carré insiste également : « L’axe principal d’amélioration serait d’arrêter de regarder ailleurs, comme on l’a fait pour le réchauffement climatique. L’inactivité physique et la sédentarité représentent des fléaux majeurs pour notre santé. Tant que la population n’en aura pas pris conscience, en particulier pour nos jeunes qui représentent l’avenir et dont l’état de santé ne cesse de se détériorer, nous ne pourrons pas voir d’amélioration significative. »

En conclusion, le Professeur Carré lance un appel : « Il faut bouger plus et s’asseoir moins. Ce n’est pas négociable. Chaque pas compte. Le sport n’est pas une option, c’est une nécessité. »

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