Régis – Portrait d’un surfeur et musicien en quête d’équilibre de vie
Portrait surfeur musicien : surfeur autodidacte, musicien passionné et infirmier engagé, Régis incarne un équilibre de vie inspirant entre l’océan, la scène et l’humain. À travers ce portrait, découvrez comment il glisse entre les vagues et les notes avec sincérité, énergie et humilité.

Régis : entre bienveillance, créativité et passion pour l’océan
À 55 ans, Régis incarne parfaitement ce que peut être un portrait surfeur musicien équilibré : un homme passionné, créatif et pleinement investi dans ce qu’il aime. Infirmier de bloc opératoire à la Cité Sanitaire de Saint-Nazaire, il partage sa vie entre engagement professionnel et passions authentiques.
Originaire de Champigny-sur-Marne, Régis a posé ses valises au Croisic à l’âge de 3 mois. Depuis, il y est resté, fidèle à ce petit coin de littoral comme une bernique à son rocher.
Le surf, c’est une histoire de longue date. De l’enfance passée à dompter les vagues avec des planches en polystyrène au bodysurf de l’adolescence, Régis a toujours été attiré par l’océan. C’est finalement en 2015, à Bidart, qu’il découvre la glisse sur une « vraie » planche de surf.
La musique, quant à elle, est entrée dans sa vie avec les douze cordes de la vieille guitare de sa mère. Autodidacte, il a ensuite élargi sa palette avec le saxophone. Aujourd’hui, il est le chanteur du groupe croisicais The Blue Lobsters.
S’il se concentre sur le surf, Régis complète sa pratique par la randonnée et le dessin. Curieux, impulsif, altruiste : trois mots qui définissent un homme sincère et entier.

Le surf : une découverte tardive, un plaisir immédiat
C’est à 35 ans, lors de vacances au Pays basque, que Régis découvre véritablement le surf. Sa première vague ? Une simple mousse d’écume. « C’est déjà une première sensation formidable. »
Ce qu’il recherche dans ce sport, c’est le jeu, le plaisir, le lâcher-prise : « J’ai besoin de m’amuser dans le sport, sinon je m’ennuie rapidement. » L’adrénaline joue aussi un rôle moteur, notamment en hiver.
Avec le temps, le surf est devenu une véritable philosophie de vie. « Dans un métier qui touche à la maladie et parfois la mort, le surf permet de faire le vide et de retrouver la sérénité pour aider les autres. »
Son surf est intuitif, autodidacte, et surtout, connecté à l’instant. « Chaque vague est unique. Sa lecture et le sens marin sont importants. »
Entre terres familières et horizons lointains : à la recherche de la vague juste
Régis a ses spots : la Bretagne, le Sud-Ouest, le Maroc, La Réunion, le Sri Lanka… Mais il garde une affection particulière pour ses vagues croisicaises, malgré leur fréquentation croissante.
« Je cherche la vague parfaite que mon niveau me permet de surfer. » Pas question de se confronter aux monstres de Nazaré ou aux tubes d’Hossegor. L’important, c’est la progression à son rythme.
Dans l’eau, c’est un jeu d’échecs où il faut être au bon endroit, au bon moment. Et si la vague parfaite existe ? « Le meilleur spot, c’est celui que tu partages avec des amis. »

Apprivoiser la peur, lire les éléments : l’expérience de l’eau
Régis a connu des situations effrayantes. Comme ce jour à Hourtin où des vagues de trois mètres l’ont « mis sur mode essorage ». Ou à Quiberon, plongé dans l’eau noire, sans repère.
« Le secret ? Rester calme et attendre… pas toujours facile. »
Il évalue chaque session : houle, vent, marée, fréquentation… jusqu’au choix de la planche. Une vigilance de tous les instants.
Il observe aussi les comportements à l’eau : « Beaucoup de gens à l’eau, mais peu prennent des vagues. Les règles ne sont pas toujours respectées. »
Côté technique ? Pas de drills spécifiques. Il préfère l’approche instinctive, même si le skate l’a aidé à comprendre certains gestes.
Et au-delà de l’océan, le surf lui a appris une chose essentielle : « Quand tu te mets en danger, tu te sens vivant. Et ça permet de relativiser les autres risques de la vie. »

De la guitare de plage au sax de cinéma : un parcours musical à cœur ouvert
Guitare, harmonica, crayons de couleur, et une mère qui chantait… voilà l’univers artistique de Régis enfant. Quand il pleuvait, la télé restait éteinte.
La guitare s’est imposée d’elle-même : compagnon de plage, de soirées, d’émotion. Le saxophone ? « Pour jouer la Panthère Rose, la pub DIM “The Fox”, Harlem Nocturne… »
Son parcours est hybride : autodidacte, puis cours ponctuels avec Thierry, Nolwenn, ou aujourd’hui, Sabrina (The Voice – Québec).
Avec les Blue Lobsters, il s’épanouit sur scène, entouré de musiciens complices.

Un mélange de styles, un amour de la scène partagée
Jazz, reggae, rap, folk, pop, rock, classique… Régis écoute de tout. « Peu importe le style, du moment que ça me parle. » Ses références : Dylan, Elvis, Springsteen, Tiken Jah Fakoly, Eminem, Orelsan…
Il joue souvent seul, mais préfère le partage. “La musique est beaucoup plus agréable entre musiciens.”
Il compose peu, mais aime réinterpréter des morceaux à sa façon, parfois en ajoutant des solos improvisés.
Créer, jouer, ressentir : la musique comme miroir intérieur
Chez lui, la création prend naissance dans l’imaginaire. « Je commence un tableau des semaines avant le premier coup de crayon. » Il en va de même pour la musique.
Il a écrit des chansons inspirées du surf, mais les garde pour lui. “Peut-être trop intimes.”
Il garde de très beaux souvenirs de concerts, que ce soit sur une terrasse ou dans un petit festival : “Partager la musique avec un public, c’est toujours un moment fort.”
Et pour la bande-son du surf ? Les Beach Boys, bien sûr — clichés, mais associés à tant de souvenirs.

Surf et musique : deux langages d’instinct
« Composer avec la vague comme avec une partition. Accepter que tout ne se passe pas comme prévu. »
Pour Régis, le surf et la musique partagent un état d’esprit : spontanéité, lâcher-prise, adaptation.
Même s’il ne voit pas d’influence directe entre les deux, il utilise la musique pour se motiver avant les grosses sessions.
Pour une journée de surf parfaite ? Il choisit la folk, ou des morceaux chill pour prolonger la glisse au sec. Et même s’il garde ses playlists pour lui, elles sont bien réelles.
Trouver l’équilibre dans le mouvement
Surf et musique permettent de mettre le cerveau sur pause, de se reconnecter à l’instant. Ils l’aident à affronter le stress avec plus de sérénité.
Ils sont aussi des sources d’énergie qui rejaillissent sur le reste de sa vie. Régis y puise maîtrise et bien-être.
« Le monde d’aujourd’hui nous agresse… Le surf et la musique sont des moments de lenteur nécessaires à mon équilibre. »
Dans son métier d’infirmier, le surf aide autant à garder la forme qu’à relâcher la pression. Un équilibre forgé dans l’action.
Projets, rêves et conseils : avancer en conscience
Pas de rêve à accomplir, car Régis vit déjà ce qu’il a choisi. « Chaque aspect de ma vie est un choix. Pas une obligation. Donc c’est le bonheur. »
En musique, il continue les concerts avec son groupe. En surf, après un trip au Sri Lanka, place aux vagues locales.
Son conseil pour les autres : « On peut tout débuter, quel que soit son âge. Il faut oser, sans se soucier du regard des autres. »
Et il conclut simplement, mais justement :
« Soyons curieux, ouverts aux autres, tolérants. Et ne soyons pas trop durs avec nous-mêmes. »
Conclusion – Glisser dans la vie comme dans une vague
Régis n’a pas cherché à devenir un modèle, encore moins une figure à suivre. Mais à travers son parcours, il incarne quelque chose de profondément inspirant : vivre pleinement ce qu’on aime, avec sincérité, lucidité et engagement.
Entre surf et musique, il trace une ligne claire : celle d’un homme présent à sa vie, capable de se laisser porter par les éléments sans perdre l’équilibre. Un quotidien simple, mais riche, rythmé par l’océan, les accords, et cette volonté discrète de rester fidèle à lui-même.
Pas de rêve à accomplir. Juste le plaisir d’être là, en accord avec ses choix, et l’envie de continuer à partager.